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Prince Arnie MATOKO, le magistrat qui fait rimer le droit et la littérature.

Prince Arnie MATOKO

Prince Arnie MATOKO est un écrivain congolais aux multiples facettes. Né à Pointe-Noire en 1982, il est à la fois magistrat, procureur, enseignant, conférencier et poète. Il a publié plusieurs ouvrages dans différents genres littéraires, et a reçu de nombreux prix et distinctions. Il nous livre son parcours, ses passions, ses inspirations et ses projets dans un entretien exclusif.

 Un amour précoce pour la littérature

Prince Arnie MATOKO a découvert la littérature sur les bancs du collège, où il a commencé à écrire des poèmes. Il a poursuivi cette passion en publiant des nouvelles, des maximes et des romans, chez diverses maisons d’édition, principalement en France. Ses œuvres abordent des thèmes variés, comme l’amour, la justice, la société, la culture, ou encore l’histoire. Il a reçu de nombreux prix et distinctions, comme le Prix MONGO BETI 2018, décerné par l’Association des Jeunes Écrivains et Artistes du Congo, le Prix Mila du livre francophone 2022, mention spéciale, décerné par le MILA pour son livre intitulé « Entre les lignes du silence », ou encore le Prix Tchicaya U’Tamsi de l’espoir poétique 2023, décerné par l’Association internationale TCHICAYA U’TAMSI. Il a également participé à plusieurs anthologies, festivals et salons du livre, en Afrique et en Europe, où il a pu rencontrer d’autres auteurs et échanger avec ses lecteurs.

 Une double carrière de juriste et d’écrivain

Prince Arnie MATOKO n’est pas seulement un écrivain. Il est aussi juriste de formation, titulaire d’un Master en droit public en Études Internationales et communautaires. Il a été sélectionné en 2009 par le CICR Congo pour représenter son pays à Niamey à la 3ème édition du Concours régional francophone de plaidoirie sur le Droit International Humanitaire. En 2011, il a obtenu le concours d’entrée à l’École Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM), filière magistrature. Depuis 2014, il exerce ses fonctions de magistrat, actuellement Procureur de la République au Tribunal Administratif de Brazzaville. Il est aussi enseignant à l’Université Marien Ngouabi (Faculté de droit, École Nationale d’Administration et de Magistrature) et à l’Université Henri Lopes, ainsi que dans d’autres Instituts d’enseignement supérieur privé. Il est également conférencier sur des sujets liés au droit, à la littérature, à la culture, ou encore à la jeunesse.

Comment concilie-t-il ces deux activités ? Il nous répond : « Je suis venu à l’écriture non comme par hasard mais par vocation. Mon premier contact avec le livre a suffi à réveiller en moi l’amour et la passion pour la lecture. Et de fil en aiguille, cette passion est devenue une flamme si dévorante que je ne pouvais plus me passer de la lecture. À force de lire, j’ai fini par forger ma personnalité littéraire. Ainsi, plus cette flamme devenait incontrôlable, plus je nourrissais l’intime conviction de publier un jour un livre. C’est dans cette optique que je suis né sur la scène littéraire en 2016 avec un recueil de poésie intitulé Mélodie des larmes. »

Il ajoute : « Je crois à la force inébranlable de l’amour, à la force pure de l’amour véritable. Sans amour, tout est insipide, croyez-moi. C’est pourquoi j’aime autant la justice, le droit et la littérature. Ce sont des passions qui, loin d’être antinomiques, sont plutôt complémentaires. Je les assume quasiment avec le même amour et la même intensité. »

 Une inspiration multiculturelle et universelle

Prince Arnie MATOKO puise son inspiration dans plusieurs horizons, cultures et continents. Il nous confie : « Mes sources d’inspiration sont diversifiées car elles viennent de plusieurs horizons, de plusieurs cultures et de plus continents à l’instar de l’Europe, de l’Amérique et de l’Afrique. Je dois avouer que j’ai beaucoup lu la littérature française datant du 15eme siècle jusqu’au 20eme siècle. Fort de cette riche culture, je suis en sus allé à la découverte de la littérature africaine à travers les anthologies et les œuvres des auteurs majeurs et vénérés. »

Il nous cite quelques-uns des auteurs qui l’ont marqué ou influencé : « En France, je suis plus marqué et influencé par des auteurs comme Molière, Jean Jacques Rousseau, Bernardin de Saint-Pierre, Chateaubriand, Alphonse de Lamartine, Victor Hugo etc. Aux États-Unis, il y a John Steinbeck, Jacques London etc. Aux Antilles, je peux citer Aimé Césaire, Léon Gontran Damas etc. Par ailleurs, en Afrique, je reste profondément entiché aussi bien par des poètes comme Senghor, Tchicaya U’Tamsi, des dramaturges comme Guillaume Oyono Mbia que par des romanciers comme Mongo béti, Sembene Ousmane et surtout Camara Laye dont l’Enfant Noir reste encore mon coup de cœur. »

Il nous explique aussi quel est le genre, le style et la structure de ses œuvres : « J’écris de la nouvelle, de la poésie, du roman et des maximes. Pour cela, je me plais le plus souvent à utiliser un style tantôt grave ou dramatique, tantôt comique. Dans mes œuvres, les styles sont généralement à la croisée des chemins, fruit même d’une culture littéraire multiforme, et par voie de conséquence un véritable creuset de plusieurs emprunts. Quant à la structure de mes œuvres, j’avoue que je fais abondamment usage du puzzle ou de la déconstruction narrative dans laquelle on peut retrouver toute forme de focalisation. »

Un projet de recueil de nouvelles en gestation

Prince Arnie MATOKO ne compte pas s’arrêter là. Il nous révèle qu’il a un projet de recueil de nouvelles en gestation, qui devrait voir le jour prochainement. Il nous dit : « Dans mon atelier de l’écriture, je dispose d’un projet de recueil de nouvelles en gestation et au moment marqué par le temps, il naitra de mes entrailles pour être présenté au public et au monde. Par ailleurs, je bouillonne d’une multitude d’autres projets littéraires pour l’avenir. »

Il nous confie également le thème principal de son dernier roman, Le livre de ma grand-mère, publié en 2023 : « Il s’agit de l’amour, et particulièrement de l’amour d’une grand-mère exceptionnelle envers son petit-fils et vice-versa. Je crois à la force inébranlable de l’amour, à la force pure de l’amour véritable. Sans amour, tout est insipide, croyez-moi. »  

Il nous adresse enfin un message à ses lecteurs et un conseil aux jeunes écrivains : « À mes lecteurs connus et inconnus, proches et lointains, je vous demande simplement de ne jamais vous lasser de lire car le secret de toute richesse cognitive, intellectuelle et culturelle réside dans la lecture. La lecture d’un bon livre est un dialogue avec soi-même et avec tout l’univers. »

« Les seuls conseils que je puis prodiguer à un jeune écrivain se résument en ceci : s’inspirer des grands modèles de la littérature universelle, lire, encore lire jusqu’à transpirer la littérature. Ne vous hâtez pas à publier vos manuscrits, mais il faut préalablement les lire, les relire, les polir afin que l’œuvre qui sortira de vous soit une œuvre de qualité car l’écriture est avant tout création. Un Ecrivain est un artiste-artisan au sens propre du terme. Enfin, ne vous enivrez pas de l’esprit du succès ni de l’outrecuidance. L’œuvre qui survit à un auteur est celle qui est dépourvue de toute poursuite du succès mais dont la valeur intrinsèque sert à nourrir l’esprit et partant elle servira à la postérité. »

Propos recueillis par Steve Dimouck

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