Découvrez l’interview exclusive de Pauline Ongono, promotrice littéraire et fondatrice de l’agence ACOLITT, qui partage son expertise sur le rôle crucial de la promotion littéraire au Cameroun, en mettant en lumière les obstacles rencontrés et les avancées réalisées dans ce domaine passionnant.
Bonjour Pauline, merci beaucoup d’avoir accepté cet entretien. Pauline ONGONO, vous êtes une figure passionnée et dévouée, présidente d’ACOLITT, association de consulting littéraire, renommée. Votre amour pour la littérature et votre vision artistique unique ont façonné ACOLITT en une plateforme incontournable pour les écrivains émergents et établis au Cameroun et même dans d’autres continents. Grâce à votre expertise et votre engagement, vous contribuez de manière significative à l’épanouissement de la scène littéraire locale.
Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste la promotion littéraire et quel est son rôle dans le paysage littéraire camerounais ?
Je vous remercie pour votre invitation. La promotion littéraire, c’est le fait de vanter ou tout simplement présenter au grand public les initiatives littéraires disponibles. Comme dans les autres pays, le Cameroun a besoin que ses œuvres littéraires soient promues. C’est d’ailleurs une chose essentielle. Le public n’ira pas vers ce qu’il ne voit pas.
Quels sont les objectifs de ACOLITT en termes de promotion littéraire au Cameroun ?
Tout simplement respecter les principes de la promotion littéraire cités plus haut.
Quelles sont les principales activités menées par ACOLITT pour promouvoir les écrivains camerounais ?
Nous n’avons pas de principales activités. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que chaque acteur du livre est particulier, chaque initiative littéraire est particulière. Ce qui fonctionne pour l’un.e ne fonctionnera pas forcément pour l’autre.
Je tiens à préciser que ACOLITT fait de la communication littéraire au cas par cas, raison pour laquelle nous prenons le temps de comprendre les objectifs et les besoins des acteurs du livre qui nous contactent ou que nous contactons, avant de nous lancer.
Quels sont les différents outils de communication utilisés par ACOLITT pour promouvoir les livres et les auteurs ?
Selon le cas, nous choisissons les outils : traditionnels ou digitaux. Toutefois, ACOLITT met un réel accent sur le digital, en faisant le possible pour être présente un peu partout. C’est d’ailleurs un secret de polichinelle : avec le digital, l’information se diffuse plus vite.
Comment l’association travaille-t-elle en collaboration avec les maisons d’édition et les librairies pour assurer une meilleure visibilité des œuvres littéraires camerounaises ?
Après prospection, une fois les termes réglés et approuvés par les différentes parties, un contrat de collaboration est signé.
Quels ont été les résultats concrets de la promotion littéraire dans le paysage littéraire camerounais depuis la création de l’ACOLITT ?
Depuis deux ans, nous mettons en lumière des (centaines) acteurs du livre et des initiatives littéraires dans le monde. Nous avons permis à plusieurs des ouvertures dont nous ne parlerons pas ici, secret professionnel oblige. Pour ne citer qu’un auteur parmi tant d’autres : Danielle EYANGO, sacrée auteure de l’année par le CREPLA en octobre dernier. Si vous la suivez sur ses pages digitales et via son site web ( www.botilinguibwadanielleeyango.com ), vous toucherez du doigt cette réalité.
Quels sont les défis auxquels vous êtes confrontée dans le domaine de la promotion littéraire au Cameroun ?
L’espace littéraire est grand. La passion est grande. Les moyens financiers ne suivent pas toujours. Les acteurs du livre ne sont pas toujours informés sur les notions de communication/promotion littéraire… Toutefois, ces défis sont notre essence. C’est grâce à eux que nous poussons le bouton toujours à fond pour la littérature.
Quelles actions ou initiatives envisagez-vous pour améliorer la visibilité et l’accessibilité des œuvres littéraires camerounaises, notamment auprès des jeunes lectorats ?
ACOLITT s’investit énormément sur le terrain, auprès des élèves et des étudiants, et ce depuis sa mise sur pied, à travers des cafés littéraires et diverses autres rencontres entre les auteurs et ces jeunes. Nous ne nous contentons pas des publics des grandes villes, nous donnons la chance à d’autres dans des zones dites reculées. Et ces descentes avec les auteurs et leurs productions permet que les œuvres littéraires et leurs auteurs ne soient plus des mythes. Malheureusement, le défi financier ici est très souvent grand.
Quelle est votre vision de l’avenir de la communication littéraire au Cameroun et quel rôle pensez-vous qu’elle doit jouer pour le développement du paysage littéraire ?
Comme toute communication, la communication littéraire a tout son rôle. Pas de communication, produit inconnu. Cela, plusieurs acteurs du livre l’ont compris. Et j’ai foi qu’au fil des jours, aucune initiative littéraire ne restera plus dans l’ombre.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes auteurs camerounais en matière de promotion de leurs œuvres grâce à la communication littéraire ?
Le conseil N°1 que je donne toujours aux auteurs en herbe est celui de commencer à communiquer avant même que le livre ne paraisse. Lors des ateliers de communication littéraire que je tiens dans le cadre de ACOLITT, je travaille au cas par cas, car, comme dit plus haut, chaque acteur du livre est spécial ; chacun doit, de ce fait, recevoir des conseils qui siéront à sa réalité.