Le tout premier roman du père Ludovic Desire MEWOLO est une romance noir racontée avec une écriture charnue
Ses études en droits des affaires ne le prédisposaient pas à écrire des fictions. La vocation qui a cogné à la porte de son cœur à la fin de la décennie 2010 l’a placé en orbite d’une carrière d’écrivain. Mais avant d’envoyer son premier manuscrit à son éditeur, Ludovic Désiré Mewolo a gribouillé, écrit pour un journal sacerdotal et rempli sa corbeille à papiers. Au final, un roman de jeune premier. Le jeune auteur n’hésite d’ailleurs pas à dire : « j’ai écrit ce roman avec l’aide du Seigneur. Il m’a coûté plusieurs années de travail et de sacrifices car j’ai dû écrire ce roman intégralement à maintes reprises ». Le père Ludovic peut maintenant respirer
Il n’y plus qu’à espérer son message face florès auprès des lecteurs. Surtout que son message est purement théologique, voire philosophique. L’auteur apporte sa pierre au discours chrétien du « reste » : quand même tout le monde se serait corrompu, il y a toujours un reste pour perpétuer les valeurs de justice et d’égalité, selon que le veut le Seigneur. C’est bien ce que Dieu rappelait au prophète Elie alors qu’il fuyait la reine Jezabel qui égorgeait les prophètes de Dieu. Le père Ludovic est allé tremper sa plume dans cette fresque biblique pour la réécrire à sa manière, en mettant en scène des personnages de son époque, des problématiques de son temps pour un roman fort contemporain. Et tout commence par un drame : la mort du colonel Richard Oyono. L’officier à la tête couronnée est retourné chez ses ancêtres laissant son fils Innocent dans la tristesse. Le roman du père Ludovic retrace donc le parcours de ce fils qui a l’obligation d’assumer le lourd héritage de son père de colonel.
En effet, le colonel Richard Oyono est mort laissant derrière lui de nombreuses affaires pendantes au tribunal militaire. Un passif qui peut révulser certains, mais pas ceux qui vivent comme le reste du Seigneur. Innocent assume et en bon fils décide d’affronter son destin. Et comme tous ceux qui vivent de vertus, Innocent doit affronter la corruption du monde, l’abus de pouvoir qui s’érige en phénomène, les détournements des fonds publics qui se généralisent. Tous les impairs d’Amanfeg, cette ville imaginaire qui a tout d’une mégalopole africaine comme Yaoundé, sont catalogués dans ce roman bien vivant dans lequel défi le une kyrielle de personnage
À côté de ces dédales devenus le quotidien du jeune orphelin, il y a tout un univers social qui se dessine le long de la trame narrative. Après la mort de son géniteur, Innocent découvre deux de ses frères malades. On a aussi droit à la vie avec Mirou, la compagne illettrée du héros que son père lui avait imposée. Les raisons de la retraite anticipée de ce dernier, les retrouvailles avec son ami d’enfance et la rencontre avec Inès sont les moments forts que nous fait vivre l’auteur, qui survole le livre comme un ange. En rappel, Ludovic Désiré Mewolo est, prêtre catholique de la congrégation des Mariavites. Il entre au service du Seigneur en 2009. En 2012, il devient le secrétaire général de cette congrégation au Cameroun. Preuve que derrière chaque écrivain, il y a bien une vocation
Références
Titre : Le destin d’un ange
Auteur : Ludovic Désiré Mewolo
Genre : roman
Éditeur : L’Harmattan Paris
Pages: 186
Aristide AYOLO