Avec un parcours littéraire aussi fascinant qu’inspirant, l’écrivaine remarquable a su séduire les jury et remporter le prestigieux Prix Assimba. Dans cet interview, l’auteure nous parle d’elle, son prix et son processus d’écriture.
Bonjour Nadine Nkengue, merci d’avoir accepté cet entretien. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous-même et votre parcours en tant qu’écrivaine ?
Nadine Nkengue est camerounaise. Résidant à Yaoundé. À ce jour, auteur de 03 recueils de poésie ( mélodie, à fleur de peau éd. Proximite,) (carnets de soleil, éd. Les fous du livre).
D’un roman ( une vie d’étudiant, éd. Proximite)
D’un recueil de nouvelles ( Au royaume des petits heureux et autres nouvelles, éd. Ifrikiya)
Félicitations pour avoir remporté le 1er prix du concours de poésie ASSIMBA ! Pouvez-vous nous parler de votre poème gagnant et de l’inspiration derrière celui-ci ?
Le concours Assimba poésie 2023 portait sur la thématique de la fraternité, solidarité, humanisme, interculturalité…, valeurs qui nous interpellent, et qui devraient interpeller davantage les humains que nous sommes. Le hasard heureux a voulu que la Muse soit au rendez-vous, m’inspirant les mots qui ont su toucher le jury.
Comment avez-vous commencé à écrire de la poésie ? Qu’est-ce qui vous a poussé à explorer ce genre littéraire en particulier ?
La poésie ? Á mon humble avis, nous sommes tous poètes, quelqu’un disait que la poésie c’est écrire en couleur les mots qui habitent notre âme.
Quels thèmes ou sujets vous inspirent le plus dans vos poèmes ?
L’inspiration est vraiment très capricieuse. Donc, l’on ne saurait l’embrigader dans un carcan trop rigide.
On la capte Dès que l’on peut, si on peut le dire ainsi.
Pouvez-vous nous parler de votre processus de création ? Comment vous préparez-vous pour écrire et quels sont vos outils préférés ?
Généralement, j’écris sur le téléphone. Directement. Maintenant que l’on a cet instrument. Sinon, c’est toujours la feuille de papier et le stylo, ou le crayon. Donc, toujours sur moi, un petit bloc-notes, ou un cahier d’écolier.
Y a-t-il des écrivains ou poètes qui ont particulièrement influencé ou inspiré votre travail ?
Sources un peu ‘eclectiques’, je dirais, dont quelques unes, ci après
En vrac comme ça, Séverin Cecile Abega, Exbrahat, Gérard de Villiers, Comptesse de Segur, Ferdinand Oyono, mon enseignant de français de la classe de première, Bernard Mbassi(rires),il me taquinait toujours sur mes tournures de langues que je pensais très fines à l’époque,…
Qu’est-ce que cela signifie pour vous de remporter le 1er prix du concours de poésie ASSIMBA ? Comment cela a-t-il impacté votre carrière d’écrivaine ?
Remporter ce prix, évidemment c’est une grande joie, une fierté,. C’est le signe de reconnaissance des pairs. Et c’est bien. Et bien sûr, une enveloppe, si modique soit elle, est toujours appréciée avec reconnaissance. Et ‘notre prière est que ceux et celles qui croient encore et toujours à la chose littéraire puissent avoir un jour les moyens suffisants pour recompenser Davantage les laureats.
Comment votre travail est-il perçu par le public et la communauté littéraire au Cameroun et au-delà ?
C’est toujours un peu difficile, sinon impossible de se voir passer dans la rue alors qu’ au même moment on est à la fenêtre, vous savez. Est ce vraiment à l’auteur de répondre à cette question? Si il le faut absolument, alors je dirais que jusqu’à présent l’écho, les retours sur l’œuvre, sont plutôt flatteurs, enthousiastes. Mais comme toujours, vous savez que ce qui intéresse aussi le ‘producteur’ qui est l’auteur’, c’est que son produit s’écoule sur le marché, alors là là boucle serait réellement bouclée et c’est l’idéal, quoi.
Avez-vous des projets futurs en cours, tels que de nouveaux écrits, participations à d’autres concours ou collaborations ?
Nous participons à tous les concours qui se présentent et auxquels les critères de sélection nous permettent de postuler.
Nous sommes, en collectif, en train d’achever lun projet portant sur les deux régions du Sud-ouest et nord-ouest. Projet appelé des vers au bout du canon
Que représente pour vous la littérature dans la préservation et la promotion de la culture camerounaise?
les paroles s’envolent, et les écrits restent. Pour dire, s’il était encore besoin de le rappeler que, il est indispensable de consigner dans des écrits tout ce que nous voulons sauvegarder et pérenniser.
La culture camerounaise n’échappe pas à cette consigne de survie’
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes écrivains camerounais qui aspirent à faire carrière dans le domaine littéraire ?
Je commencerai par les applaudir. C’est un peu ‘magique’ ce phénomène, que de commencer à se raconter à soi-même ses histoires, à être d’abord son propre premier interlocuteur, son propre premier lectorat, son propre premier auditeur, bref, avant que d’embarquer les autres dans le bateau ‘magique de notre histoire.
Pour cela j’ applaudis l’auteur, metteur en scène d’un genre particulier.
Ensuite, je leur conseillerai d’être exigeants envers eux mêmes, s’atteler à offrir aux autres ce qu’ils aimeraient découvrir en franchissant le seuil d’un ouvrage.
De se rappeler l’éthique, en prenant la responsabilité d’entrer dans la ‘vie du lecteur pour lui soumettre sa vision des choses’. Un enseignant disait je cite, ‘on peut déplumer la volaille sans la faire crier’, un autre de regrettée mémoire ajoutait par exemple qu’une œuvre de poésie ne pourrait se limiter à être une caricature de leçon d’anatomie’.. Etc… Etc..
En écrivant, l’on s’impose aux autres,l’auteur doit savoir pouvoir le faire en toute élégance même quand le sujet est amer. C’est toujours regrettable les entrées par effraction, dans l’univers du lecteur.
Enfin, leur rappeler que l’auteur a d’abord un rôle d’éveilleur de conscience. On écrit pour informer, égailler, alerter, conscientiser, etc.. Etc.., et généralement c’est un rôle un peu ingrat, sinon toujours.
Rêver à être un Best-seller dès le coup d’essai est tout à fait légitime. Mais accepter aussi que la réalité parfois n’est pas toujours au rendez vous prévu par notre seule et unique volonté. Accepter les critiques, constructives, faire preuve d’humilité franche, apprendre, apprendre, toujours continuer à apprendre.
Avoir UN DICTIONNAIRE sous son coude, (rires), être toujours en couple parfait avec ses règles de grammaire… Etc..
Lire les autres auteurs, NE PAS S’AUTO INSTALLER EN Opposants des autres, parce que l’on est certain d’avoir la science infuse. Développer son esprit de COMPERSION.
Et accepter d’attendre, le rendez vous avec sa propre histoire, en travaillant, se cultivant, lisant, écrivant,
C’est en écrivant, en écrivant toujours que l’on affine et affûte sa plume
Ô livre vous remercie et vous souhaite bon vent pour la suite.